À cinq heures, j'entendis que le taux d'abstention Pour ce jour d'élection, était très élevé. Je ne suis, je le dis, pas vraiment étonnée, Sans doute un peu surprise par l'ampleur de la crise Qui frappe les moutons, bien plus en profondeur Que ne l'imaginais. ________________Au Palais des Barbons, Auront-ils à cœur d'enfin considérer Que s'ils furent élus, c'est par la force des choses ? Vague bleue, vague rose, c'est surtout le reflux Qu'il faudra prendre en compte. ________________Il laisse des laminaires Et des laitues de mer qui puent en pourrissant Sur la plage au jusant. Et que la mer remonte Ne change rien au fait que la merde diluée Ou celle, concentrée, polluent toujours autant Quand on nage dedans. Ces députés devront leur légitimité (Quelques autres, leur mort) à cette loi inique Qui régit l'élection et dont on dit qu'elle est Pire qu'une imposture et qui a cours encore En cinquième république au pays des pâtures : Quand vingt pour cent des voix vaudront quatre cents sièges Aux amis du Bélier ; quand douze pour cent des voix Ne vaudront aucun siège au Loup, bientôt cervier, Qui rôdera, c'est sûr, en pays des pâtures, Vêlera de Vipère qui vous fera la guerre Civile pendant dix ans, pire que celle des Balkans… Je m'en fouts, je m'en vais chez les Lions des Savanes Qui ont déjà battu l'équipe de Zébrâne Et se sont qualifiés aux dépens des Tétras Du peuple taïga. ________________Je ne reviendrai plus, Même si les diptères pullulent en temps de guerre. Ceux-là sont trop amers. L'hirondelle des fenêtres (Delichon urbica) / (16 juin 2002)__________
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